« Macbettu » d’Alessandro Serra

Dans le cadre du festival transfrontalier NEXT, j’ai eu la chance d’assister à « Macbettu » d’Alessandro Serra. Véritable chef d’oeuvre d’expression esthétique et corporelle, le spectacle reprend les codes du texte original de Shakespeare avec puissance.

Je suis passionnée par les œuvres de Shakespeare. Au lycée, j’ai eu l’opportunité d’étudier pendant deux ans « Macbeth » en version originale. C’est un texte profond, un des plus aboutis de l’auteur, plein de symboles et avec des personnages très forts.

« Macbeth », c’est l’histoire d’un seigneur écossais en pleine époque médiévale, qui, par soif de pouvoir, accomplit des actes d’une grande cruauté. Tout cela baigne dans une atmosphère fantastique où les prophéties des sorcières s’entremêlent aux actes des hommes. J’ai vu plusieurs versions de cette oeuvre, mais je crois que je viens d’assister à la plus belle d’entre elles.

C’est à la Rose des Vents qu’Alessandro Serra a présenté sa pièce. Dès les premières secondes, les spectateurs sont mis face à une ambiance morbide, étrange et puissante. Des grandes plaques de métal sont placées au fond de la scène et des personnages tapent dessus pour faire un bruit d’orage annonçant le début des tourments. La lumière est très faible et on distingue mal les formes. des ombres apparaissent, le plateau est couvert de poussière. Les sorcières débarquent une à une et on comprend rapidement qu’elles deviendront un leitmotiv burlesque pour le reste de la pièce. Les scènes s’enchaînent, fidèle au texte original, et on découvre les personnages. Macbeth est un petit homme chauve et trapu, Banquo lui ressemble beaucoup. Le roi a de la prestance et les autres membres de la cour sont de bons gaillards costaud et barbus. Tous parlent en Sarde. Une langue méditerranéenne qui fonctionne à merveille avec le texte shakespearien. Les corps se meuvent, dansent presque, le rythme est soutenu, on passe du rire au choc et tout s’enchaîne comme une chorégraphie.

 C’est le genre de pièce qui me touche particulièrement. J’ai eu des frissons dès le début ! Le jeu a très bien repris les aspects symboliques du texte.  On a même l’impression de voir « Le Parrain » revisité. Les seigneurs de l’Ecosse médiévale sont des mafieux sardes aussi corrompus et violents.

Si vous ne connaissez pas « Macbeth« , je vous conseille de le lire…plusieurs fois, et de décortiquer tous les sens qu’on ne découvre pas en une seule lecture. Et je vous recommande vraiment le spectacle « Macbettu » pour sa puissance, son esthétisme et son interprétation.

Informations pratiques : 

 

Crédits photos © Alessandro Serra

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